Les outils utilisés en coaching professionnel

Points de vue d’expert | 22 novembre 2021

Le coaching trouve son origine dans différents courants issus des champs de la relation d’aide. Deux sont fondateurs : l’approche humaniste (l’humain au cœur de la relation) et l’approche systémique (l’humain au cœur du système). De ces courants de pensée sont nés des applications pratiques, dont les plus connues et utilisées en coaching sont l’analyse transactionnelle, la Gestalt et la Programmation Neurolinguistique (PNL). Mais que recouvrent ces termes au juste ?

Deux paradigmes opposés mais complémentaires

Le courant humaniste

Le courant humaniste (né dans les années 1930), mis en lumière par Carl Rogers, place l’homme au centre de la relation et de sa vie. La quête de sens y est centrale et c’est le choix et la volonté qui donne à la personne un espace de liberté et une capacité à influer sur son destin.

Ce courant a vu naître :

  • L’analyse transactionnelle, développée par Eric Berne dans les années 1950, est une approche comportementaliste. Elle s’appuie sur l’analyse des transactions (relations) entre les individus, en proposant différents référentiels (état du moi, positions de vie, les typologies de transactions, les signes de reconnaissance, etc.). C’est dans cette mouvance que s’inscrit la théorie du « triangle dramatique » inventé par Stephen Karpman symbolisant les jeux psychologiques qui sont à l’œuvre entre les personnes.
  • La Gestalt (ou Gestalt-thérapie, courant émergeant dans les années 1970) est avant tout une approche thérapeutique qui analyse l’expérience de la personne « ici et maintenant ». Certaines pratiques sont utilisées en coaching professionnel notamment lorsqu’il s’agit de problématique relationnelle, d’expression de ressentis ou encore de visualisation positive.

 

L’approche systémique

L’approche systémique (née dans les années 1950 – issue des travaux de l’école de Palo Alto) est impulsée par la théorie des systèmes et de la cybernétique (art de réguler les interactions). Cette approche appréhende la personne dans son environnement et dans ses interactions avec les autres formant le « système ». La communication joue ici un rôle essentiel, car elle est au fondement de la relation, quelle que soit sa forme (orale, écrite, verbale, non verbale, …).

  • La communication ericksonienne (en référence à son inventeur Milton Erickson) est une forme de communication permettant d’accéder à l’inconscient de la personne coachée pour y libérer des ressources et débloquer des peurs (phobies, croyances limitantes, etc.).
  • La Programmation Neurolinguistique (PNL) est née dans les années 1970. Elle s’inscrit dans une démarche de résolution de problèmes axée sur les solutions. C’est un ensemble de techniques de communication permettant de définir des objectifs et de les réaliser en mobilisant les ressources disponibles.

 

D’autres écoles se font progressivement une place dans le domaine du coaching professionnel. L’intelligence émotionnelle, popularisée dans les années 1990 par Daniel Goleman et la communication non violente (CNV) de Marshall B. Rosenberg en sont de parfaites illustrations.

Tous ces courants offrent une multitude d’outils favorisant l’émergence de nouveautés. Les outils sont vecteurs de créativité et doivent être utilisés comme tels. Parmi eux, certains outils dits typologiques consistent en une cartographie des types de personnalité, permettant à la personne coachée d’apprendre à se connaître et à se situer sur l’éventail des profils. On compte parmi eux le test des 16 personnalités (MBTI®, GLODEN®, …), la Process Com, l’ennéagramme, et bien d’autres encore. Selon la sensibilité du coach, celui-ci piochera dans une boite à outils plus ou moins fournie. Et, si ces outils sont nombreux, ils ne sont utiles que s’ils sont mis au service de la personne coachée. A défaut, ils peuvent s’avérer sans effet, voire contre-productifs. Aussi, parce qu’il n’existe pas de recette miracle pour débloquer une situation et que chaque individu est singulier, la maitrise des différentes approches par le coach peut s’avérer pertinente pour adapter ses modalités d’intervention.

 

Et si le coach était lui-même l’outil ?

Quelle que soit l’approche du coaching, il ressort en pratique que l’outil principal du coach (comme dans de nombreuses autres professions d’ailleurs), est le coach lui-même ! Le coaching étant basé sur la relation entre le coaché et le coach, la posture du coach est aussi importante que les outils qu’il propose. Fort de ses expériences passées et de ses apprentissages, le coach aiguise ses sens et façonne son approche. Sa capacité d’écoute (active, bienveillante, sans jugement, …) et d’observation, sa capacité à poser des questions justes et à proposer des pistes de travail sont autant de qualités appréciables pour le coaché.

C’est en faisant lui-même la démarche de se remettre en question et d’évoluer positivement que le coach crée les conditions d’un coaching réussi !