Vincent Ricordeau, KissKissBankBank, nous parle des nouveaux modèles

Points de vue d’expert | 7 janvier 2015

A l’occasion de ses 40 ans, Walter France a réuni un certain nombre de personnalités prestigieuses autour d’une table ronde sur le thème « Nouveaux modèles : en route pour la mutation » dont Vincent Ricordeau, fondateur de KissKissBankBank, qui s’est attaché à donner sa perception des mutations et de leurs impacts. De plus en plus nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour affirmer que la période que nous traversons actuellement n’est pas une crise, mais, bien au-delà, un changement total de notre modèle de société. Vincent Ricordeau, fondateur de KissKissBankBank, plate-forme de financement participatif (crowdfunding en anglais) en 2009, puis plus récemment d’HelloMerci et de Lendopolis, a mis ses idées en pratique. Il est l’un des leaders en France de ces « nouveaux modèles ». Walter France l’interview.

 

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, selon vous, cette « crise » n’en est en fait pas une ?

Dire que nous sommes en crise est un mensonge. En effet, nous continuons à fabriquer des richesses de façon exponentielle depuis 100 ans. Le problème majeur qui perdure est un problème de redistribution de ces richesses. Ce postulat de départ nous permet, finalement, d’être optimiste, puisque si nous créons suffisamment de richesses et surtout que nous réussissons à mieux les répartir, nous réussirons à inverser la tendance pour inventer un système plus vertueux.

Selon vous, quels sont (quels étaient) les bases de notre « ancien » système ?

Ce système existe depuis très longtemps, depuis les sociétés féodales, avec des pyramides très organisées : les souverains exploitaient les cerfs qui cultivaient les terres communes et remontaient la majorité de la production sous forme d’impôts. Puis la propriété privée s’est développée avec l’invention des clôtures, le système bancaire a été inventé pour faciliter les investissements et a en conséquence favorisé le développement du capitalisme, pour aboutir enfin aux graves dérives du système financier actuel qui domine et asservit l’économie.

A quand remontent les prémisses de la fin de notre système ?

Je situerais le pic de la fin de ce système au début des années quatre-vingt, qui correspond à la fin des Trente glorieuses. La finance se doit d’être au service de l’économie, or peu à peu c’est l’économie qui s’est mise au service de la finance. Les nombreux scandales financiers systémiques depuis la première Banque des Indes, en passant par le krack de 1929 jusqu’aux subprimes de 2008 le démontrent bien. Depuis la première crise pétrolière de 1973, les inégalités dans le monde ne cessent de s’accentuer. Dans les années soixante-dix, 1 % des plus riches détenaient 25 % du PIB mondial, aujourd’hui ils en détiennent 45 %. C’est absurde et c’est intenable.

Et quelles sont celles de cette nouvelle « ère » qui a déjà commencé ?

Parallèlement à cette emprise de la finance est apparue une innovation technologique majeure, qui va bouleverser tous nos modes d’organisation et donc notre économie : Internet. Son vecteur principal, le web, permet à tous les individus d’être interconnectés dans le monde entier. C’est le début d’une nouvelle ère, où on peut communiquer, échanger, produire en contournant les organisations issues des deux premières révolutions industrielles. Une économie circulaire se crée, d’individus à individus (peer to peer), où on s’échange des informations, des biens et des services sur un mode horizontal. La troisième révolution industrielle est en marche.

Quels sont les impacts de ces nouveaux modèles dans les différents domaines de la société ?

Tous les domaines de l’économie sont déjà touchés mais nous n’en sommes pas toujours conscients. Les industries du divertissement et…

 

Découvrez l’interview dans son intégralité sur le site d’ITRNews : http://www.itrnews.com/articles/153220/nouveaux-modeles-route-mutation-interview-vincent-ricordeau-fondateur-kisskissbankbank-occasion-40-ans-baker-tilly-france.html