Start-up, avez-vous les bonnes pratiques ? 2/3

Points de vue d’expert | 1 juin 2022

Start-up, avez-vous les bonnes pratiques ? 2/3

Article 1 : Start up, avez vous les bonnes pratiques ? 1/3

 

 

N’est-on jamais mieux servi que par soi-même ?

 

La tentation est forte pour une start-up de vouloir tout faire toute seule du fait notamment des capacités de financement limitées et peut-être d’une volonté de « protéger son bébé ». Mais il en est tout autrement. Bien s’entourer peut permettre d’une part d’augmenter les capacités de financement de votre start-up et d’autre part de prendre les bonnes décisions pour que votre start-up survive. Un bon accompagnement permet d’éviter de faire des erreurs sur notamment les pactes d’associés, les embauches et les contrats divers qui peuvent vous faire perdre de l’argent et du temps dans le futur.

 

De plus, il existe des dispositifs (comme le statut JEI ou le CIR par exemple) qui, lorsqu’ils sont pleinement exploités, peuvent être d’une aide précieuse pour le développement de votre entreprise. D’autre part, un bon accompagnement sur les outils (tableau de bord, ElixCir…) permet une meilleure visibilité pour effectuer des arbitrages corrects et rassure les investisseurs lors des levés de fonds éventuelles. D’ailleurs, il faut garder à l’esprit que les investisseurs peuvent apporter autre chose que de l’argent. Certains investisseurs peuvent être de véritables coachs de croissance pour votre start up, en vous apportant des compétences, des avis, un réseau, une vision extérieure permettant de changer la donne.

 

 

J’ai levé 3 M€, je peux dépenser sans compter, j’aurais assez d’argent pour tout financer ?

 

Maitriser le cash burn est vital pour votre start-up car, bien souvent, les start-up ne gagnent pas d’argent au démarrage de leur activité et le futur est teinté d’incertitudes. Dans ces conditions, il ne faut jamais faire l’impasse sur un suivi fin des dépenses et sur un business plan évolutif, régulièrement mis à jour, incluant plusieurs scenarii. Même en ayant obtenu des financements importants, il est primordial de bien effectuer ses arbitrages d’investissement et de garder un matelas de trésorerie suffisamment important pour amortir un retard de développement ou des tensions inflationnistes sur les coûts par exemple.

 

 

Tous les projets innovants sont-ils éligibles aux dispositifs tels que le CIR ou le statut JEI ?

 

Tous les projets innovants n’entrent pas forcément dans le périmètre des dispositifs de soutien à l’innovation. Un mauvais calcul des montants d’aides liés à ces dispositifs peut fortement affecter le projet de développement de votre start-up en rendant caduque votre business plan et la trésorerie prévisionnelle de votre start-up.

 

Le CIR porte exclusivement sur les activités de recherche fondamentale ou appliquée et de développement expérimental répondant aux exigences de l’Espace économique européen (EEE). Une bonne alternative au CIR lorsqu’on conçoit des produits innovants sans pour autant effectuer de la recherche est le CII. Pour le CII, les dépenses de recherche retenues sont celles des opérations de conception de prototypes de nouveaux produits ou d’installations pilotes de nouveaux produits. Il est fortement conseillé de faire un rescrit pour sécuriser le statut JEI, le CIR et le CII, et éviter les risques de redressement dans le futur.

 

 

Peut-on cumuler le CIR et le CII sur les mêmes dépenses ?

 

Non, on peut être éligible à la fois au CIR et au CII mais sur des dépenses différentes. Les différences principales entre le CIR et le CII sont résumées dans le tableau ci-dessous :

 

 

 

CIR

 

 

CII

 

 

Pas de restriction de taille

 

 

Réservé aux PME ayant un effectif inférieur à 250 salariés et ayant un chiffre d’affaires inférieur à 50 M€ ou un total du bilan inférieur à 43 M€ (PME non détenue par un groupe)

 

 

Concerne des dépenses de R&D

 

 

Concerne des dépenses liées à des opérations d’innovation de conception de prototypes et d’installations pilote (expérimentation). Il s’agit donc de dépenses qui viennent souvent après celles de la R&D.

 

 

Un chercheur de 50 ans peut-il être jeune docteur ?

 

Un chercheur de 50 ans peut être jeune docteur s’il s’agit d’un salarié ayant obtenu un diplôme de niveau BAC+8 et qu’il s’agit de son premier CDI depuis l’obtention de ce diplôme. Le statut de jeune docteur n’est pas attribué en fonction de l’âge du chercheur. Le statut de jeune docteur est une question importante. En effet, l’embauche d’un jeune docteur (au sens expliqué supra) permet d’avoir des avantages non négligeables en termes de CIR.

 

En effet, dans l’assiette des dépenses éligibles au CIR, le salaire d’un jeune docteur compte pour quatre fois le salaire éligible tandis que le salaire d’un salarié classique faisant de la recherche, compte pour 1,43 fois le salaire éligible. Par conséquent, l’embauche d’un jeune docteur est très avantageuse pour l’entreprise en cas d’éligibilité au crédit d’impôt recherche.

 

 

Je peux financer mes projets uniquement via des subventions ?

 

Il existe divers dispositifs de subventions financières ou d’aides fiscales et sociales destinées aux start-ups. Les principaux acteurs émetteurs de subventions envers les start-ups sont BPI France et les collectivités territoriales. Les subventions qui sont octroyées ne couvrent qu’une partie des dépenses d’un projet éligible (en général entre 30 et 70 % en fonction des dispositifs de financement). Ces subventions peuvent être complétées par de l’apport personnel des associés (en compte courant), des prêts d’honneur, des prêts bancaires, ainsi que par les aides que constituent les exonérations JEI si la société est éligible à ce statut JEI ou par le CIR / CII.

 

 

Je suis en bénéfice pour la 1ère fois : dois-je payer de l’IS  ?

 

Comme souvent, les start-ups n’engrangent pas de bénéfice durant les premières années de leur existence car elles sont en phase de développement et n’ont bien souvent pas encore commencé à commercialiser leur produit ou service. Pour ces entreprises, il est possible de déduire le déficit des années déficitaires des bénéfices des années bénéficiaires futures sans contrainte de temps, via le mécanisme des déficits reportables.

 

En clair, si une entreprise est déficitaire sur par exemple les trois premières années de son activité et qu’elle réalise un bénéfice seulement la quatrième année, le résultat sur lequel elle va payer l’IS n’est pas celui de la quatrième année. Elle va payer l’IS sur le résultat de la quatrième année moins le déficit cumulé depuis sa création.

 

 

Quel est le bon moment pour constituer une équipe qui gagne ?

 

« La bonne équipe, on la construira après la 1ère levée de fonds ! ». Il s’agit d’une phrase tirée du livre intitulé « Comment perdre du temps inutilement lorsqu’on est une start-up». En effet, les start-ups subissent un taux de turnover bien plus élevé que la moyenne nationale. Il s’agit d’un frein au développement pour les jeunes entreprises.

 

Le coût d’une mauvaise stratégie de recrutement peut être astronomique – du fait du coût du turnover (coût du recrutement, coût lié à la formation, à l’apprentissage, au développement, coût lié au poste non pourvu…) – et très chronophage. Pour limiter cela, il convient de définir une stratégie de recrutement fondée sur les besoins de l’entreprise et d’optimiser aussi les premiers recrutements en early stage pour pouvoir être épaulé et mieux se projeter vers le futur.